Ecrire en vain : Le questionnement éthique dans Le jeu de patience, "archi-roman" de Louis Guilloux
Auteur / Autrice : | Stéphanie Balembois |
Direction : | Jeanyves Guérin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance le 21/03/2008 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cultures et Sociétés. Département de l'École Entreprise Travail et Emploi (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - Littératures, Savoirs et Arts |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jeanyves Guérin, Christian Bougeard, Henri Godard, Francine Dugast-Portes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Quel impératif pousse Guilloux à se tourner vers les autres? Provient-il d'un appel au sentiment ? D'un appel à la raison ? Est-il la réponse à une éthique ? Pourquoi cette nécessité de rendre la vie valable ? La valeur d'un homme se juge d'aprés ses actes semble dire Guilloux. Qu'est-ce qu'écrire en regard de l'action ? Comment écrire dans un monde en guerre ? L'écriture peut-elle être agissante ? Guilloux a voulu partager ses interrogations avec ses lecteurs, esquisser tous les cheminements possibles jusqu'à la contradiction. D'abord, montrer le processus de mythification entourant les actions des hommes qui ont précédé Guilloux dans cette vie. Ceux d'avant savaient agir ensemble et pour le bien de tous, ce savoir s'est perdu laissant l'individu seul face à ses doutes. Les tourments qui agitent le début du XXème siècle n'ont fait qu'exacerber le questionnement existentiel. Les divers degrés de responsabilité des hommes se dévoilent ainsi dans leurs manières de se conduire vis-à-vis d'autrui, autant d'engagements concrets ou de retraits qui attestent de l'humanité ou de l'inhumanité: ? Trop et pas assez d'intelligence ? trop et pas assez d'amour ?. Ni la famille, ni la société, jaugée au travers de ses institutions, l'école, la justice, le clergé, ne répondent plus à l'exigence d'équité. Alors c'est aux hommes de s'unir. Agir, pour Guilloux, semble une forme de révolte et d'indignation contre la souffrance et l'injustice. Lutter, c'est aussi veiller sur la vie des autres. En refusant toutes compromissions, les personnages que Guilloux met en scène voient leur champ d'action se réduire à l'action humanitaire, quant à l'auteur lui revient le devoir de témoigner. Il se lance alors dans une écriture labyrinthique, un incessant jeu de miroir qui rapproche les hommes les plus différents : l'homme d'action, l'homme de lettres, l'homme militant, l'homme pas cru, l'homme en difficulté, l'homme perdu? chacun explore, estime, selon son itinéraire, la valeur accordée à sa vie et à celles des autres, hanté toujours par le devoir et la volonté de changer le monde