Approche isotopique du métabolisme respiratoire des racines chez Phaseolus vulgaris L.
Auteur / Autrice : | Camille Bathellier |
Direction : | Jaleh Ghashghaie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La photosynthèse discrimine contre le 13C d’en moyenne 20‰ chez les plantes en C3, de telle sorte que leur matière organique est appauvrie en 13C par rapport au CO2 atmosphérique. Cependant, d’autres discriminations susceptibles de modifier le δ13C de la matière organique des plantes interviennent en aval de la photosynthèse, notamment au cours de la respiration à l’obscurité. Il a ainsi été montré que les feuilles rejettent du CO2 enrichi en 13C par rapport à la matière organique. Il semble être appauvri dans le cas des racines, mais les données à ce sujet sont éparses. L’origine de l’abondance naturelle en 13C du CO2 respiré par des racines intactes de haricot à donc été étudiée, en relation avec la disponibilité en substrat au cours de l’obscurité prolongée. Les résultats obtenus montrent qu’à l’inverse des feuilles, le CO2 respiré par les racines est appauvri en 13C par rapport au saccharose, et que le 13C n’est pas corrélé au quotient respiratoire (c. A. D. La nature des substrats respirés). Cette divergence isotopique du CO2 respiratoire des feuilles et des racines apparaît lorsque les feuilles deviennent autotrophes. En outre, des marquages isotopiques révèlent que l’appauvrissement en 13C du CO2 respiré provient d’une part de la contribution du cycle des pentoses phosphate (CPP) au dégagement de CO2 (22%), et d’autre part de la relation quasi-stoechiométrique entre la PDH et le cycle de Krebs. A l’obscurité prolongée, le ralentissement du cycle de Krebs est compensé par le maintien du CPP, ainsi que par le recyclage des lipides pauvres en 13C, conduisant à la stabilité du δ13C du CO2. En revanche, les protéines ne semblent pas recyclées et de façon concordante, les données de RMN, de δ15N et de métabolomique suggèrent que l’assimilation des nitrates se poursuit. Ceci est rendu possible par le maintien de l’activité PEP-carboxylase qui alimente la synthèse du glutamate. Pris globalement, ces résultats indiquent qu’aux variations près de la discrimination photosynthétique, le signal 13CO2 des racines est relativement insensible aux alternances jour/nuit, contribuant à tamponner les variations isotopiques journalières des écosystèmes.