De la circulation des lames à la circulation des poignards : mutation des productions lithiques spécialisées dans l’Ouest de la France du Ve au IIIe millénaire
Auteur / Autrice : | Ewen Ihuel |
Direction : | Catherine Perlès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Préhistoire |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Une diversité de production laminaire circule dans l'Ouest de la France, entre le milieu du Ve et la fin du IIIe millénaire. A partir des modalités de production jusqu'à celles de leur utilisation, ce travail s'intéresse à l'évolution des productions spécialisées et à leurs motivations. Au Néolithique moyen, les dolmens à couloirs livrent des grandes lames brutes, interprétés comme des objets socialement valorisés, fruit de productions spécialisées. Au début du Néolithique récent, de telles productions n'existent plus. Il faut attendre les derniers siècles du IIIe millénaire pour observer à hauteur de la Loire, des petites lames conçues pour l'échange à l'échelle régionale. Ce sont sur ces supports que s'observent les lames appointées entre 3100 et 3000 av. J. -C. Deux phases de productions de poignards s'observent en Touraine. La phase ancienne est située entre 3050 et de 2850 av. J. -C. Les poignards sont réalisés sur des lames larges et courtes (jusqu'à 20-22 cm) produites à partir de nucléus NaCAL et ils sont retouchés par pression. La circulation de ces pièces prend une ampleur extrarégionale. Les poignards anciens sont majoritairement retrouvés en sépultures à l'état neuf. Lors de la deuxième phase, dite classique, datée entre 2850 et 2450 av. J. -C. , les poignards sont réalisés sur des lames de livres de beurre, ils mesurent alors entre 25 et 34 cm. La production s'élargie à plusieurs sous-produits (scies à encoches, éclats). La circulation s'étale de l'Allemagne du Nord, jusqu'aux Alpes et aux Pyrénées. Les poignards sont désormais majoritairement retrouvés en habitat, abandonnés en état d'exhaustion. Dans les sépultures, le matériel est rencontré dans des états variés, neufs ou très usés, entiers ou fragments. Les apprêts se développent (polissage, retouche en écharpe). La disparition des poignards de silex vers 2450 av. J. -C. Reste encore mal comprise.