Thèse soutenue

Censures et raisons d’État aux origines de la modernité politique : dialogues franco-italiens des XVIe et XVIIe siècles

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Auteur / Autrice : Laurie Catteeuw
Direction : Christian Lazzeri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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À la fin du XVIe siècle, l’Index censure la raison d’État. En dépit de cette prohibition, nombre d’ouvrages lui sont consacrés et circulent sur la place publique. Que ce soit pour en faire la théorie, pour justifier ses usages politiques ou pour y répondre, la raison d’État paraît sous la forme de la publication des secrets politiques. Cette publication révèle un rapport originaire entre censure et raison d’État : l’œuvre de Machiavel, prohibée dès le premier Index, en offre une représentation emblématique ; le cas de Giovanni Botero, premier théoricien de la raison d’État et agent de la censure ecclésiastique, en donne les éléments clés. Née de ses oppositions à la raison d’Église, entre guerres de Religion et primat du politique, la raison d’État s’affirme sur la place publique comme une notion aux multiples visages et aux définitions contradictoires. La polymorphie de la raison d’État est ici tout d’abord étudiée chez les théoriciens italiens de la notion, puis considérée selon sa réception dans la France de Richelieu. Elle est analysée en fonction des diverses pratiques de censure alors en usage : la censure définie via le modèle du census romain, intégrant au dénombrement des citoyens le contrôle des mœurs ; la censure comprise comme l’exercice d’un jugement critique ; la censure au sens de la condamnation de certains ouvrages, de l’exercice d’un contrôle officiel des publications, qu’il s’agisse de la censure d’Église ou de la censure d’État. Saisis à l’aube de la modernité politique, dans toute leur diversité, les rapports entre censures et raisons d’État appartiennent à l’histoire de l’acquisition des libertés individuelles et de la constitution de la société.