Crises et persistance du lyrisme dans la poésie de langue française (1960-1990)
Auteur / Autrice : | Nicolas Tabuteau |
Direction : | Jean-Michel Maulpoix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Dans un contexte historique, littéraire peu propice, la poésie en langue française de 1960 à 1990 – grâce, entre autres, à des auteurs comme Philippe Jaccottet, Jacques Réda, Lorand Gaspar, Guy Goffette, Lionel Ray, Jean-Michel Maulpoix, James Sacré, André Velter, Andrée Chedid, Anne Perrier, François Cheng - a maintenu des liens forts avec une tradition lyrique de la Voie(x) orphique. Interrogeant à nouveau la relation du sujet avec le monde, ses « figures » parfois diffractées à l’extrême, les lyriques ont tenté de traduire l’expression du manque, du défaut d’être, du peu de fiabilité des mots, dans un chanté-phrasé fréquemment a minima. Cela leur a permis, par-delà le plus dense de la noirceur, de retrouver des « éclaircies », des restes, de sobres éclats (brillances, brisures ?) d’un « Sublime » proche du plus intime, voire du rien, du Vide. Les assises méthodologiques - stylistique, critique littéraire, phénoménologie, linguistique et psychanalyse - du présent travail ont permis d’étudier comment les lyriques de la période ont élaboré des montages inédits où intégrer des éléments de la genèse du poème tout autant que de la réalité, « recréée », lyrique parce que foisonnante en ses multiples accords/discords. « Dans l’interstice », « Entre » chant et « déchants », en-dedans-au-dehors, de misères en merveilles, de « cime » à « abîme », de « large » à « rivage », dans « l’alchimie de vivre et de mourir », etc, le lyrisme « critique » (au deux sens du mot) a pu, durant cette période, malgré les crises/grâce à elles, pris dans la « tourne » des contraires, trouver un biais pour exprimer combien toute chute contient les prémices d’un possible sursaut.