La mimesis musicale dans l'oeuvre de Platon
Auteur / Autrice : | Séline Gülgönen |
Direction : | Francis Wolff |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Ce travail se propose de déterminer la nature, le fonctionnement et les enjeux de la mimesis musicale dans les Dialogues de Platon. Il souhaite donc contribuer aux études de la pensée platonicienne de la musique en prenant pour point d'appui le concept de mimesis, qui se trouve par là même éclairé d'un jour nouveau. Pour Platon en effet, la musique ne se définit pas, ou pas essentiellement, comme “art des sons” mais elle est avant tout une imitation sensible des mouvements de l'âme, et elle a pour charge d'en transmettre certains aux autres âmes. Car la pensée platonicienne ne sépare jamais ce que peut faire la musique de ce qu'elle doit faire, tant sur le plan psychologique que politique – comme on le voit dans la République et dans les Lois. Mais le pouvoir imitatif de la musique ne se limite pas aux âmes individuelles : la musique imite aussi en effet les mouvements cosmiques – comme on le voit dans le Timée. Par son pouvoir imitatif, la musique peut alors devenir une véritable technique hygiénique et thérapeutique qui relie l'âme et le corps aux mouvements du monde, lui-même pourvu de qualités musicales. Ainsi articulée au concept de mimesis, la musique se révèle être un intermédiaire essentiel entre l'intelligible et le sensible, qui lui permet de jouer un rôle central dans la théorie de l'âme, de la Cité et du monde.