Le Philhellénisme franco-allemand de 1815 à1848
Auteur / Autrice : | Sandrine Maufroy |
Direction : | Michel Espagne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
L'intérêt des Allemands pour la Grèce moderne, fondé sur le sentiment d'une affinité culturelle avec les Grecs anciens, est lié à un contexte européen plus large et en particulier aux relations franco-allemandes. L'instrumentalisation politique et identitaire de la référence grecque antique fournit les bases du philhellénisme qui culmina durant la guerre d'indépendance grecque et trouva un prolongement dans la formation de l'État grec et de son idéologie nationale. Trois cas éclairent les différentes modalités du philhellénisme franco-allemand et l'articulation entre ses manifestations esthétiques, scientifiques et politiques. Karl Benedikt Hase, helléniste et médiateur culturel franco-allemand incontournable, associa l'aide quotidienne aux Grecs au philhellénisme culturel manifesté dans son enseignement à l'École des Langues Orientales et dans sa participation à des entreprises scientifiques collectives visant à faire progresser les études helléniques et l'éducation du peuple grec. Les recueils de chants populaires néogrecs, dont celui de Claude Fauriel joua un rôle fondateur, contribuèrent à la formation d'un discours sur la régénération de la Grèce et à la genèse des études néohelléniques et folkloriques. Friedrich Thiersch servit la cause des Grecs par des articles publiés en collaboration avec J. -G. Eynard et J. F. Cotta, par la rédaction d'ouvrages traduits ou rédigés directement en français et par son action pédagogique d'inspiration néohumaniste. Par leurs discours et leurs actions philhellènes, les hommes de lettres reportaient sur la Grèce des idéaux concernant leur propre pays et préservaient l'espoir d'un renouveau de la civilisation européenne.