Thèse soutenue

Théorême de "la femme dans l'oikos" : lectures expérimentales pour s'émanciper du récit de la victime

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Auteur / Autrice : Maria Kakogianni
Direction : Alain Badiou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Résumé

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Au départ du présent travail il y a une hypothèse simple : à supposer qu'on se soustrait à cet a priori mental qui place la femme en victime de l'Histoire. La domination par un pouvoir extérieur est une chose, le pouvoir comme un récit fixe qui forme et construit les sujets, en est une autre. L'idée ici est de tenter une élaboration, tendanciellement formelle, d'un sujet de soustraction à la subjectivité de victime dans la perspective d'une extraction des possibles pour la politique. Nous avons établi comme champ d'expérimentation de notre hypothèse la lecture des quelques textes de l'antiquité classique, avec trois auteurs principaux : Xénophon, Aristote, Platon. Alors que l'invention de l'économie politique construit le concept de l'individu utilitariste, plongé dans les eaux glacées du calcul égoïste, la monadologie de la pensée économique grecque est un sujet collectif, l'oikos : c'est l'unité minimale à partir de laquelle l'économie advient au pensable. Dans un espace qui est le nôtre où l'économie domine et la politique semble inexistante, nous proposerons une visite à l'oikos ancien, là où l'économie est de part en part réfléchie pour servir la condition politique. Il ne s'agit pas de produire une nouvelle fiction du politique, mais d'élaborer les conditions de possibilité d'une subjectivation émancipatrice à partir d'un principe de soustraction et non plus à partir d'un principe d'opposition selon la figure type de l'esclave. On parlera de théorème de "la femme dans l'oikos", dans la mesure où il ne s'agit pas de vérifier une hypothèse mais de la mettre en acte pour en tirer des conséquences.