Le métissage chez Marguerite Duras et Hanif Kureishi : réhabilitation du concept de différence
Auteur / Autrice : | Véronique Govet |
Direction : | Béatrice Didier, James S Williams |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 8 en cotutelle avec University of Kent (Canterbury, Royaume-Uni) |
Résumé
Rencontre inattendue de Marguerite Duras et de Hanif Kureishi, ce travail tient son intérêt de l'analyse originale et personnelle que les deux auteurs-cinéastes donnent à lire mais également à voir et à entendre du concept de métissage. En marge de leurs contemporains et prédécesseurs lesquels l'analysent essentiellement dans le cadre de la littérature coloniale et postcoloniale, M. Duras et H. Kureishi ont la particularité de l'étudier pour la consécration et la réhabilitation de la notion de différence qu'il entraîne. Ebranlée en première partie du chapitre d'ouverture lorsque nous nous alignons sur la pensée de Daniel Sibony et montrons alors combien le métissage est lié à la notion d'entre-deux, la théorie selon laquelle le métissage participe à réhabiliter pleinement le concept de différence s'impose ensuite en maître. L'omniprésence de la disjonction pour point de départ, nous montrons comment elle parvient à arracher l'expression coupure-lien à la sphère de l'entre-deux et soulignons dans le même temps son pouvoir liant. Aboutissant à la conclusion que seule la disjonction peut donner sens à une œuvre chargée de métissage, nous resserrons les liens entre les deux notions et montrons ainsi comment les deux concepts participent au brouillage des frontières. Illustrée par le biais des didascalies et de la mise en voix de la marginalité, le floutage des frontières prend une dimension particulière lorsque nous nous intéressons au statut accordé à la norme. Détrônée de son centre, elle reste un élément constitutif de la marginalité et autorise à penser cette dernière en terme de métissage. Indissociables l'un de l'autre, les deux concepts le sont encore moins dans les deux derniers chapitres à l'occasion desquels nous proposons une lecture oblique du métissage par le biais de la sexualité et de l'instant. Le jeu de miroir entre les deux concepts oxymoriques démontré, nous concluons alors à une stratégie d'écriture visant à déstabiliser le lecteur occidental.