L'enfant, l'École et la crise de la Modernité
Auteur / Autrice : | Marie-Hélène Frère Dubost |
Direction : | Élisabeth Bautier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
Au cœur de la double question de l'assujettissement - obéissance et liberté - qui structure la Modernité, une théorie de la pratique scolaire que nous analysons à partir des textes des historiens de l'éducation, d'un corpus législatif, et de textes institutionnels participe de manière privilégiée à la construction du sujet que définit l'idée centrale d'autonomie. Dès lors l'homme est homme par l'éducation, ouvrant à l'Ecole la voie d'une normalisation spécifique, par intériorisation de la norme, qui fait du sujet libre et raisonnable l'assujetti d'un pouvoir. Mais l'Ecole moderne qu’incarne en majesté l'Ecole républicaine, révèle ici son talon d'Achille. Elle doit répondre à la crise de la culture humaniste qui est à son principe, tension qui prend toute sa mesure avec le rayonnement des théories qui, dès la fin du XIXe siècle, cherchent à établir les impasses des philosophies du sujet et attaquent, dans la déclinaison du relativisme, l'idée d'universel. Lorsque dans ce contexte vient croiser le développement de l'individualisme qui dissout l'enfance dans l'auto-affirmation de l'individu-enfant, et lorsque s'exaspèrent les revendications égalitaires qui obèrent la relation éducative comme relation d'autorité, l'Ecole est saisie par le doute. Car la difficulté à laquelle l'action éducative a le sentiment d'être aujourd'hui confrontée est alors imputée à la crise de l'autorité de l'Ecole, à laquelle fait écho une idéologie éducative qui collabore à problématiser la transmission, faisant ainsi obstacle à la démocratisation de l'accès aux savoirs dont souvent cette idéologie se revendique explicitement…