L'idée platonicienne d'une réforme morale en politique
Auteur / Autrice : | Rosine Cinthia Gahe Gohoun |
Direction : | Tanella S. Boni, Stéphane Douailler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 8 en cotutelle avec Université de Cocody (Abidjan, Côte d'Ivoire ; 1995-2012) |
Mots clés
Résumé
Platon a soumis la question politique aux perspectives de mise en œuvre de réformes morales radicales. La présente thèse s'efforce, dans un premier mouvement, d'en reconstituer les éléments dans quelques dialogues platoniciens exemplairement consacrés à cette question, en s'attachant en particulier au motif du souci de l'âme. Rencontrant sur cette voie les lectures qui l'ont précédée dans l'étude et la revalorisation de ce thème, elle leur consacre son deuxième mouvement d'analyse en examinant l'appui que Michel Foucault a trouvé dans la dimension du ''souci de soi'' pour dépasser l'unique historicité politique d'une succession de configurations du pouvoir, ainsi que le mouvement ascendant du ''soin de l’âme'' par lequel l'exigence d'une vraie politique pouvait continuer de résister pour Jan Patočka à la déchéance des régimes temporels. Ces deux reprises explicites des puissances politiques du souci et du soin éthiques sont alors confrontées, d'un côté à la querelle introduite par Léo Strauss au sujet des contributions concurrentielles de la philosophie et de la poésie au bien politique, d'un autre côté aux évaluations de la politique que Max Weber proposait d'opérer à partir de la distinction entre une éthique de la responsabilité et une éthique de la conviction. Un dernier mouvement de la thèse discute le problème politique des Etats d'Afrique subsaharienne en suggérant d'identifier la puissance éthique de renouvellement du politique, dont Platon avait fixé le lieu dans un savoir conçu moins comme connaissance des choses que de soi-même et finalement comme porteur d'une conduite vertueuse parce que permettant la distinction des choses appartenant à soi, aux autres et à la cité, à la force de loi contenue dans les Etats de droit.