Thèse soutenue

Parcours du corps dans la société contemporaine : les images et les dessins dans les oeuvres des dernières années d'Antonin Artaud (1945-1948)

FR  |  
IT
Auteur / Autrice : Maia Giacobbe Borelli
Direction : Pascal DibieFerruccio Marotti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La thèse, réalisée en co-tutelle entre Rome et Paris, se réfère aussi bien aux études ethnologiques qu'à celles de l'histoire du spectacle. Le thème est l'analyse des mutations dans la perception du corps des jeunes contemporains à travers la médiation poétique des textes, images et dessins des derniers cahiers rédigés par Antonin Artaud, qui regorgent de références à un rapport conflictuel avec une conception traditionnelle du corps. Dans ses derniers écrits, il concentre ses réflexions sur une action-langage, le discorps, qui devait lui permettre de se refaire un corps pour changer sa vie. Les textes des 17 derniers Cahiers d'Ivry, rédigés entre les mois de mars et juin 1948, ses derniers mois de vie, sont inclus dans un appendice à la thèse, avec leur traduction italienne et les entretiens réalisés avec les jeunes femmes rencontrées au cours des recherches. Après avoir été la coquille de l'âme chez Platon et la merveilleuse machine décrite par Descartes, le corps, qui, avec la révolution industrielle, n'est devenu guère plus d'un accessoire social des machines desquelles nous nous sommes entourés, s'apprête à être, dans la perception contemporaine, partout et à la fois inutile, obsolète, fragmenté et pulvérisé. Après avoir eu un corps comme instrument pour intervenir dans la réalité, on est passé à n'être rien d'autre que le corps. La possibilité de se refaire un nouveau corps, à travers l'auto-écriture corporelle, devient la dernière opportunité pour effectuer une transformation identitaire et entrer dans un meilleur rapport avec le monde. Artaud conclut : il faut s'y faire un corps qui tienne et qui résiste à tout dans le limité et l'illimité, le réel et l'irréalité. . .