Le négationnisme et son émergence dans l'espace public : analyse comparative : France, Angleterre, Allemagne et Etats-Unis (1946-1981)
Auteur / Autrice : | Stéphanie Courouble-Share |
Direction : | Pierre Vidal-Naquet, Marie-Claire Hook-Demarle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociétés occidentales. Temps, espace et civilisations |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Le négationnisme est une idéologie antisémite et antisioniste de la seconde moitié du XXe siècle qui nie le génocide des Juifs. Ses adeptes prétendent que les anciens déportés, « l'internationale juive » et les Alliés se seraient accordés à l'unisson dans leurs témoignages et auraient inventé ce « mensonge » du génocide pour obtenir des réparations financières de l'Allemagne et la création d'Israël. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, des propos négationnistes voient le jour principalement en Europe et en Amérique du Nord, et se radicalisent dans les années soixante. En 1979, le négationnisme devient une organisation internationale et les décennies suivantes sont marquées par une médiatisation du phénomène et par des mises en procédures judiciaires. Le négationnisme évolue dans un rapport à la société. Il semble intéressant d'observer sur ces cinquante ans les réactions politiques, associatives, intellectuelles, médiatiques de différents pays : la France, l'Allemagne, l'Angleterre et les États-Unis. Analyser le négationnisme invite à réfléchir sur l'histoire du génocide dans la conscience collective des démocraties. Quand celles-ci sont opposées aux négationnistes, elles sont en même temps confrontées au crime nazi alors que certaines en sont responsables. Aussi, le phénomène se trouve-t-il être à plusieurs reprises un enjeu politique, en ce qu'il suscite des controverses qui permettent à chacun des partis qui s'affrontent de se distinguer de l'adversaire. Enfin, l'enjeu s'est intensifié par le fait que l'évocation du négationnisme entraîne celle du génocide des Juifs et celle d'Israël et du judaïsme, entités unies historiquement, symboliquement et religieusement.