Transport électronique polarisé en spin dans les contacts atomiques de fer
Auteur / Autrice : | Gabriel Autès |
Direction : | Cyrille Barreteau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse est consacrée à l’étude théorique du transport électronique dans les contacts atomiques magnétiques. L’objectif principal est d’expliquer la magnétorésistance anisotrope géante mesurée expérimentalement dans les jonctions à cassure de fer. Dans ce but, on a développé une méthode de calcul de la conductance des nanostructures magnétiques. Le calcul est effectué en deux étapes. Dans un premier temps, la structure électronique du contact est déterminée de manière autocohérente dans une base d’orbitales atomiques spd à l’aide d’un modèle de liaisons fortes étendu au magnétisme. Les propriétés magnétiques sont décrites à l’échelle atomique par un modèle d’interaction inter-électronique. Deux modèles d’interactions sont comparés : un modèle simple de type Stoner et un modèle plus complet de type Hartree-Fock développé pour reproduire les effets de polarisation orbitale susceptibles d’apparaître au niveau du contact. En effet, dans les nanostructures unidimensionnelles, on observe une levée du blocage du moment orbital qui existe dans les cristaux cubiques en volume. Pour permettre la description de l’anisotropie magnétique du système, on prend aussi en compte le magnétisme non-colinéaire et le couplage spin-orbite. Dans un second temps, les propriétés de transport électroniques du système sont déterminées dans le formalisme de Landauer. Dans cette approche, on considère que le transport est cohérent et élastique. Cette approximation est valide quand étudie un conducteur de taille atomique à basse température sous de faibles tensions. La conductance est alors directement proportionnelle à la probabilité de transmission des électrons à travers le système. Cette transmission est calculée à partir de la fonction de Green du système. Cette méthode de calcul est appliquée à l’étude de la magnétorésistance anisotrope des contacts de fer. Plusieurs géométries de contact, allant du fil monoatomique parfait aux systèmes réalistes, sont comparées. Les résultats révèlent le rôle prépondérant joué par la géométrie et par la polarisation orbitale. Pour que l’anisotropie magnétique soit aussi élevée que dans les expériences, il est nécessaire que l’atome de contact soit dans une configuration de fil monoatomique. Les effets de polarisation orbitale permettent d’expliquer les deux plateaux de conductance mesurés expérimentalement. Ils sont liés à l’existence de deux états magnétiques métastables qui différent par la direction du moment orbital sur l’atome de contact