Thèse soutenue

Evaluation de l'activité bactéricide et stérilisante d'un nouvel antituberculeux, R207910, dans le modèle murin de tuberculose

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Auteur / Autrice : Murad Ibrahim
Direction : Vincent Jarlier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

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Bases rationnelles: la tuberculose est à elle seule responsable d’environ 9 millions de nouveaux cas et de 1 à 2 millions de morts par an. Il existe pourtant un traitement antibiotique standard (recommandé par l’OMS) associant rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et ethambutol (ou streptomycine), qui assure la guérison dans près de 95% des cas lorsqu’il est correctement suivi. Son efficacité est limité par sa longueur (au moins 6 mois), sa complexité (4 médicaments) et son inefficacité sur les souches multirésistantes. C’est pour outrepasser ces limites que de nouveaux antituberculeux sont nécessaires. R207910 est le chef de file d’une nouvelle famille d’antituberculeux, les diarylquinolines, au mécanisme d’action original : l’inhibition de l’ATP synthase. Objectif: nous avons évalué l’activité bactéricide et stérilisante de R207910 administré seul ou dans des combinaisons d’antibiotiques. Matériels et méthodes: Nous avons utilisé le modèle murin de tuberculose. Les souris étaient infectées par voie intra-veineuse par M. Tuberculosis H37Rv. Nous avons, selon les expériences, mesuré (a) la bactéricidie, c’est-à-dire la décroissance de la population bactérienne dans les poumons et/ou les rates après des durées variables de traitements et (b) l’activité stérilisante de combinaisons d’antibiotiques en mesurant les taux de rechutes après l’arrêt du traitement. Résultats: nous avons montré que le R207910 à 25 mg/kg est bactéricide après seulement 4 jours de traitement. Après 2 mois de traitement, le R207910 (25 mg/kg 5 jours sur 7, 50 mg/kg 2 jours sur 7, 100 mg/kg 1 jour sur 7) permet une décroissance de 5 log10 UFC de la charge bacillaire, activité qui n’est atteinte par aucun des antituberculeux existants. C’est donc la dose total hebdomadaire qui déterminait l’activité bactéricide et non le rythme d’administration ou la posologie unitaire. Du fait d’un action synergétique entre R207910 et pyrazinamide, deux mois de traitement par les double ou triples combinaisons (R207910+pyrazinamide±isoniazide ou rifampicine ou moxifloxacine) entraînait la négativation des cultures des poumons de 70 à 100% des souris alors que les combinaison contenant le R207910 mais pas le pyrazinamide ne rendaient pas plus de 30% des souris négatives en culture. Lorsque le R207910 était combiné aux antituberculeux de première ligne, il permettait de réduire significativement la durée minimale du traitement guérissant les souris et prévenant les rechutes. En effet, la quadruple combinaison R207910, isoniazide, rifampicine et pyrazinamide avait, en 4 mois, une activité équivalente à celle du traitement de référence par isoniazide rifampicine et pyrazinamide en 6 mois. L’ajout du R207910 aux régimes thérapeutiques administrés une fois par semaine, et comprenant la rifapentine et le pyrazinamide, permettait en 2 mois seulement de rendre négatifs en culture les organes de 9 souris sur 10. Une telle activité n’avait jamais été obtenu avec aucun traitement intermittent et s’avérait même être supérieure à celle du traitement quotidien de référence (isoniazide, rifampicine et pyrazinamide). Conclusion: dans le modèle murin de tuberculose, R207910 est actif dans les deux phases de traitement. Quatre mois de traitement avec certaines combinaisons contenant le R207910 étaient aussi efficaces que 6 mois de traitement standard.