Thèse soutenue

Trajectoires scolaires et identités étudiantes en milieu carcéral : "l'évasion par le haut"

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Auteur / Autrice : Fanny Salane
Direction : Gabriel Langouët
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris2002-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Gabriel Langouët, Philippe Combessie, André Désiré Robert, Anne Barrère, Alain Coulon
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Combessie, André Désiré Robert

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse vise à analyser comment l'identité étudiante prend sens dans un contexte peu étudié comme espace de scolarisation, la prison, et, plus généralement, comment elle se construit à distance et hors de l'université. La recherche, réalisée par questionnaires et par entretiens auprès de personnes incarcérées, propose une analyse des caractéristiques de leurs trajectoires scolaire, sociale, professionnelle et carcérale, et de leurs manières d'être et de se sentir étudiant en prison. Elle montre que les modes d'entrée dans les études et d'affiliation au monde étudiant diffèrent selon la dynamique dans laquelle s'inscrit la scolarité : en continuité ou en rupture avec la trajectoire scolaire et socioprofessionnelle antérieure. Le fait d'être en prison - « effet institution » - et dans une prison particulière - « effet établissement » - induit des tactiques d'adaptation qui influencent l'expérience scolaire des « détenus-étudiants » et témoignent de leurs tentatives de protection, de maintien ou de conversion identitaires. Cependant, au-delà du poids des contraintes institutionnelles et contextuelles, la discipline et la structure de scolarisation ont également un fort impact sur leurs manières d'étudier, comme pour les étudiants à l'extérieur. L'enquête de terrain souligne que les mécanismes d'identification au statut d'étudiant sont liés à l'expérience scolaire et carcérale, au rapport aux études, mais surtout aux relations construites avec d'autres individus autour'des études. Le sens attribué à l'identité étudiante par les « détenus-étudiants » dépend donc étroitement de celui attribué par les autres, dans et surtout hors de la sphère carcérale.