Le dispositif national d'accueil et l'accès au logement : enquête sur les relations entre l'Etat et les réfugiés statutaires
Auteur / Autrice : | Marie Ducheny |
Direction : | Anne Gotman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Anne Gotman, Jean-Claude Driant, Catherine Bonvalet, Serge Paugam, Claire Gillio |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Driant, Catherine Bonvalet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Il existe un certain nombre d'organismes et de structures réglementaires qui visent à favoriser l'accès au logement pour les réfugiés. Leur fonctionnement repose sur l'action conjointe de : l'Etat, législateur, financeur et contrôleur ; les réfugiés ; et les associations, sortes de médiateurs au service de l'un et des autres. A travers l'analyse du réseau complexe des relations nouées entre ces trois groupes de protagonistes eux-mêmes hétérogènes, on s'efforce de révéler les parcours d'insertion concrets offerts aux réfugiés ainsi que les contraintes et les logiques au sein desquelles ils opèrent. Des enquêtes menées en Ile de France sur quatre dispositifs permettent de révéler la contradiction structurelle des politiques d'accueil des réfugiés, qui affichent un principe général dont les conditions particulières d'application produisent la négation. Il apparaît par exemple que le Centre Provisoire d'Hébergement place l'hébergé dans une situation de dépendance et d'infantilisation. D'autre part, l'utilisation des dispositifs temporaires répond davantage à la pénurie de logements sociaux plutôt qu'à un réel besoin pour les réfugiés. Le logement temporaire devient « logement probatoire » avec « tutelle sociale » dans lequel les réfugiés doivent prouver leur aptitude à entrer dans un logement autonome, demande des bailleurs soutenue par les associations dont in fine elles dépendent. Le fonctionnement du système d'accueil français fait enfin apparaître que l'interlocuteur des réfugiés n'est pas l'Etat mais les associations qui se font les interprètes professionnelles de l'accueil des étrangers. Les conséquences de cette délégation des charges sont étudiées dans ce doctorat.