Christianisme, castes et colonialisme dans le roman ''Les Brahmanes'' (1886) du goannais Francisco Luís Gomes (1829-1869)
Auteur / Autrice : | Everton Vasconcelos Machado |
Direction : | Pierre Brunel, Sandra Nitrini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Théorie littéraire et littérature comparée |
Date : | Soutenance le 14/11/2008 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel-Henri Pageaux |
Examinateurs / Examinatrices : Nalini Balbir, José Luís Jobim, Maria Cecilia de Moraes Pinto |
Mots clés
Résumé
Ce travail se propose d’étudier la manière dont l’écrivain goannais de langue portugaise Francisco Luís Gomes (1829-1869) aborde dans son roman à thèse Les Brahmanes (1866) le christianisme, le système hindou des castes et le colonialisme. Libéral et catholique convaincu, Gomes fut très marqué par les idéaux de la Révolution française et aurait pu être inscrit dans le courant du romantisme « réformateur » dont faisaient partie Lamartine, Lamennais et Hugo. Inspiré par un fait historique (la révolte des Cipayes de 1857, le premier mouvement insurrectionnel indien d’envergure contre la domination anglaise), Les Brahmanes pourrait être considéré comme étant non seulement le premier ouvrage de fiction à attaquer les castes de l’Inde mais aussi le premier roman de la littérature moderne à dénoncer les abus du colonialisme. Le discours de Gomes comporte néanmoins quelques problèmes, car l’auteur finit par légitimer dans son livre le fait colonial. L’action des Brahmanes ne se déroule pas en Inde portugaise, d’où était l’écrivain, mais en Inde britannique, la véritable cible du roman. Or, celui-ci contribue aussi bien au mythe selon lequel le Portugal aurait agi, en tant que conquérant de peuples, d’une manière « douce » et égalitaire qu’au « style occidental de domination, de restructuration et d’autorité sur l’Orient » appelé « orientalisme » (Edward Saïd).