Les entités spatiales politiques en Gaule centrale (Auvergne, Limousin, Gévaudan, Velay) du VIe siècle au milieu du XIe siècle : du territorium aux territoires
Auteur / Autrice : | Pierre-Eric Poble |
Direction : | Yves Sassier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Une douce évolution caractérise l'histoire territoriale de la Gaule centrale entre la fin du VIe siècle et le milieu du XIe siècle. Par le jeu de divers ajustements, le temps où domine une entité généraliste de droit commun (le territorium), cède le pas à celui gouverné par des entités dérogatoires personnelles que nous nommons ''territoires''. Le territorium se présente comme une projection spatiale de la civitas qui, se déclinant à plusieurs échelles, permet d'organiser la gestion locale de la res publica. Chacune de ces entités est construite à partir d'un espace central généraliste. Celui-ci se caractérise par son niveau d'urbanitas matérialisé par la présence d'une clôture dont la forme peut être assez variée. A côté de ces territoria se développent d’autres entités permettant d’administrer des espaces exclus du droit commun par volonté royale. Primitivement installées dans un statut d’exceptions, ces ''territoires'' apparaissent au milieu du IXe siècle comme la nouvelle réalité dominante puis exclusive. Elles ne sont plus seulement des entités qui émanent du pouvoir royal. Les nouveaux princes locaux agissant à l'image du roi assoient leur pouvoir territorial en dispensant à leur tour leurs propres honores et en fondant ainsi une multitude d’entités de ce type. L'outil majeur de cette politique des potentes est la vicaria. Loin d'être une entité publique carolingienne, elle se présente ainsi comme le modèle même des ''territoires'' qui s'imposent dans la seconde moitié du IXe siècle en Gaule centrale. Elle semble pouvoir former l'entité fondamentale d'où sont issus tant les premières formes de châtellenies que celles de paroisses territoriales.