Le mensonge, son expression dans la littérature médiévale (XIIe – XIIIe siècles)
| Auteur / Autrice : | Dorra Abida |
| Direction : | Claude Thomasset |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Langue française |
| Date : | Soutenance en 2008 |
| Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Quand on évoque le mensonge, il est malaisé de se départir d'une attitude inspirée par la religion. Le mensonge est catégoriquement proscrit aussi bien par le texte biblique que par les hommes de l'Eglise. Pourtant, dans le roman médiéval, la parole faussée se présente comme l'apanage de héros, qui mentent comme ils respirent et qui pourtant gagnent la faveur du narrateur. Malgré la gravité de ce péché, le mensonge, sous de multiples visages, reste omniprésent dans la vie des héros. La vérité se trouve transformée, déformée ou dissimulée. Les héros se révèlent doués dans l'art de la parole et magnifiés grâce à un portrait qui fait d'eux des êtres d'exception. Le choix des termes est très révélateur. ''mentir'', ''mençoigne'' sont généralement remplacés par des termes qui l'atténuent et qui lui donnent une certaine légitimité. Mais comment parler de légitimité dans un monde guidé par la religion ? Le narrateur a beau applaudir les ruses de ses héros, il ne peut oublier que les menteurs doivent être châtiés pour leurs mensonges. La parole mensongère bénéficie ainsi d'un statut qui la rend à la fois prônée et dévalorisée. Dévalorisée, car non-conforme à une société fortement imprégnée par une tonalité religieuse ; et privilégiée, car elle fait appel à une intelligence et un savoir-faire sans limite. Enchaîner ses arguments de façon cohérente, surveiller son style, trouver les figures justes et les tournures appropriées, parler distinctement et de façon vivante, telle est la mission du menteur qui cherche non à être juste, mais efficace.