Le langage du corps dans ''A la recherche du temps perdu'' de Marcel Proust
Auteur / Autrice : | Liza Gabaston |
Direction : | Antoine Compagnon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le corps constitue depuis longtemps un objet privilégié de la recherche proustienne, mais il n’a jamais été abordé comme une simple technique narrative, qui emprunte beaucoup au roman réaliste. La thèse a pour objet de combler cette lacune. Une lecture minutieuse de la Recherche révèle en effet tout un ensemble de gestes, regards, mimiques, intonations, qui viennent compléter la caractérisation verbale des personnages, mais constituent également un véritable système de signes, soumis à un déchiffrement permanent. Par ''langage du corps'', on désigne ainsi l'ensemble des manifestations physionomiques, gestuelles ou vocales qui font l'objet d���une activité herméneutique interne au récit. Il s'agit de montrer que les signes corporels, loin de se limiter à de simples notations marginales, conformément au modèle établi par la narratologie, sont au principe même de la dynamique narrative, dans un roman où l'''action'' demeure problématique. La première partie examine les sources de l'herméneutique corporelle dans la Recherche, en se concentrant sur le roman du XIXe siècle, et en particulier l'œuvre de Balzac. La deuxième partie, dont la fonction est avant tout descriptive, étudie le ''langage du corps'' comme technique narrative. La troisième partie étudie les enjeux esthétiques de cette herméneutique corporelle, d'autant plus importants qu'ils ne font pas l'objet d'un retour théorique. Le silence du narrateur invite à définir le langage du corps comme un instrument strictement romanesque, qui permet précisément d'éviter les dangers du didactisme et du roman à thèse.