Thèse soutenue

"Double de cueur et de langue" : discours et contre discours dans la polémique calvinienne contre les libertins spirituels

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Auteur / Autrice : Luce Marchal-Albert
Direction : Perrine Galand-HallynFernand Hallyn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 22/05/2008
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Universiteit Gent
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Millet
Examinateurs / Examinatrices : Max Engammare, Michel Jeanneret, Jan Papy

Résumé

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Cette thèse propose l’étude de la polémique que les réformateurs Jean Calvin et Guillaume Farel ont menée contre les Libertins spirituels. Le corpus abordé est le suivant : Le Contre la secte phantastique et furieuse des libertins qui se nomment spirituelz publié en 1545 par Jean Calvin, tout premier ouvrage anti-libertin connu, qui possède à cet égard un intérêt incontestable. Il signe le début d’une polémique à la fois longue et complexe, dont certains traités ultérieurs viennent compléter la charge : deux traités du réformateur de Genève : Une epistre de la mesme matiere, contre un certain Cordelier suppost de la secte : lequel est prisonnier à Roan, publiée en 1547 et la Response à un certain Holandois, lequel sous ombre de faire les Chrestiens tout spirituels, leur permet de polluer leur corps en toutes idolatries, éditée en 1562 ; auxquels il faut adjoindre le volumineux Le Glaive de la Parolle veritable, tire contre le Bouclier de defense : duquel un Cordelier Libertin s’est voulu servir, pour approuver les fausses & damnables opinions du réformateur de Neuchâtel, Guillaume Farel, publié en 1550 et dont le texte a été transcrit est donné en annexe de la thèse. L’approche est rhétorique et vise à faire ressortir les constantes d’un discours qui a repris les schèmes et les cadres du discours polémique anti-hérétique tel que la Bible, les Pères et les actes conciliaires l’avaient codifié depuis près de seize siècles. Il apparaît que les libertins sont doctrinalement et personnellement proches des réformateurs, mais que la spiritualisation et l’individualisation de la foi les aient rendus indifférents à toute pratique extérieure. D’autre part, la polémique nous renseigne sur la conception calvinienne du langage, qui dénonce la pratique ambiguë qu’en font les libertins.