Aux racines de l'écologie : un nouveau sentiment de la nature chez les écrivains français du 19e siècle
Auteur / Autrice : | Claire Robert |
Direction : | Philippe Hamon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Compère |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Berchtold, Daniel Compère, Roland de Miller, Philippe Hamon |
Résumé
Au 19e siècle, la Révolution industrielle et l'essor spectaculaire des sciences, des techniques et des transports (chemin de fer) modifient en profondeur les rapports entre les hommes et la nature. Dans la littérature française, se dessine un nouveau sentiment de la nature qui porte en lui les germes des trois écologies fondatrices : écologie des sciences du vivant, écologie du paysage et écologie politique. À la suite de Rousseau, les écrivains inventent un « lyrisme naturaliste » autour de la redécouverte sensible des forêts, des plantes et des animaux, explorant ainsi une nouvelle éthique du vivant (Michelet, Sand, Reclus, Maeterlinck). Ils lancent la mode des paysages du « sublime » (montagnes et mers) et alimentent le mythe de la nature sauvage, en écho aux poètes américains (Thoreau, Muir). Ils esquissent une géographie poétique qu'ils entendent protéger : « droit de la mer », « réserves artistiques » à Fontainebleau, parcs naturels selon Robida, etc. Le sentiment pré-écologique se confronte à l'idéologie du progrès (Verne, saint-simonisme) et au pessimisme des écrivains réalistes et naturalistes de la seconde moitié du 19e siècle (Flaubert, Goncourt, Maupassant) ; mais il resurgit à travers la critique de la modernité : sites dénaturés par le tourisme (Töpffer, Champfleury, Daudet), villes ensorcelantes (Baudelaire, Huysmans, Verhaeren), machinisme aliénant (Zola, Lafargue), misère sociale (Hugo), miasmes et déchets (Taine). Les prospectives littéraires interrogent l'avenir des sociétés industrielles et capitalistes : sont-elles en route vers une nouvelle alliance avec la nature ou vers une catastrophe de grande ampleur (Rosny, La Mort de la Terre), châtiment de l'orgueil prométhéen ?