Thèse soutenue

Gabrielle Colette (Willy) et Clelia Pellicano (Jane Grey) : La stratégie de l'ironie "muliebre" au début du XXe siècle

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Auteur / Autrice : Daniela Carpisassi
Direction : Mireille Calle-GruberMonica Cristina Storini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue, littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris)
Jury : Président / Présidente : Marisa Forcina
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Calle-Gruber, Monica Cristina Storini, Philippe Hamon, Marisa Forcina

Résumé

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Ce travail présente la réflexion sur la comparaison de la stratégie de l'ironie dans les oeuvres des deux auteures du début du XX siècle l'italienne Clelia Romano Pellicano et la française Colette. Nous avons comparé le cycle des Claudine de cette dernière avec les recueils de nouvelles Coppie et Novelle calabresi signées par Pellicano, retraçant aussi une biographie de cette femme écrivain méconnue. Pour cette étude, une notion sexuée d'ironie et d'humour au féminin a été créée, reconstituant le cadre des théories existantes que l'on a mis en relation aux études sur les dimensions interdiscursives et relationnelles propres à l'ironie littéraire. Notre discours a aussi été contextualisé par une reconstruction des aspects dominants de l'esprit de la Belle Époque. Nous avons identifié les termes du débat sur la surabondance et la qualité de la littérature féminine, qui était (dis)qualifiée de « muliebre » ; débat dans lequel Colette figurait comme élément principal de comparaison par rapport aux auteures italiennes. L'ironie de Pellicano et Colette s'est révélée être la stratégie discursive qui amorce un conflit (amoureux) avec l'Autre. Par l'ironie elles ont dénoncé les contradictions de leur temps et évoqué des sujets sensibles ou considérés scabreux (dans la relation entre les deux sexes, par exemple). Elles se sont aussi rapportées au canon littéraire réaliste de façon désacralisée ; aspect que nous avons étudié en analysant la relation de l'ironie au naturalisme-vérisme. Les auteures ont, en outre, instauré une relation de complicité avec leurs lecteurs notamment grâce à l'ironie et à l'auto-ironie dont elles font preuve quant à leur propre statut d'écrivaines.