De la crise de l'homme moderne à la construction de l'homme nouveau dans les arts du spectacle (théâtre et danse) français et allemands des années 1880-1920
Auteur / Autrice : | Cécile Schenck |
Direction : | Jean-Pierre Morel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Résumé
Ma thèse porte sur l’utopie d’un Homme nouveau, censée remédier à la crise européenne de l’homme moderne apparue dès la fin du XIXe siècle, et sur les différentes conceptions du lien social rattachant l’individu à la collectivité dans deux domaines d’expression : le théâtre et la danse, dont les diverses manifestations dans le champ des arts du spectacle français et allemands reflètent un large spectre de significations esthétiques, morales, idéologiques et politiques, révélateur des profondes mutations culturelles des années 1880-1920. À un moment de grande effervescence politique et intellectuelle liée à l’Histoire européenne, artistes et intellectuels ne cessent d’invoquer la nécessité d’un changement radical de l’homme et du monde. C’est dans les arts du spectacle que cet espoir paraît certes le plus vif, mais aussi le plus ambivalent : dramaturges et chorégraphes tendent en effet à substituer à l’idée proprement révolutionnaire la thématique d’une conversion et d’une rédemption spirituelles, devant réconcilier l’individu avec lui-même et avec sa communauté, comme le montrent, des deux côtés du Rhin, les œuvres d’inspiration wagnérienne dans les années 1880-1920. Des dernières pièces de Villiers de l’Isle-Adam au théâtre mystique de Péladan et aux drames préchrétiens du jeune Claudel, des premières mises en scène chorales de Rudolf Laban aux représentations parisiennes des Ballets russes et suédois, du Théâtre du peuple à la scène futuriste et au Bauhaus, le rêve d’une œuvre d’art totale est indissociable d’une réflexion multiforme sur les possibilités d’un renouveau esthético-religieux de l’humanité décadente.