Le quichottisme dans les nouvelles d'Edith Wharton et de Sinclair Lewis
Auteur / Autrice : | Agnès Berbinau |
Direction : | Marie-Christine Lemardeley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Études anglophones (....-2009Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Edith Wharton et Sinclair Lewis, écrivains américains du tournant du XXème siècle, sont les témoins d’une société en pleine mutation – de la petite ville du Midwest à la Cinquième Avenue – connus surtout pour leurs romans et célèbres pour leur réalisme. Cette thèse se propose d’aborder leurs nouvelles, moins étudiées et traversées par des courants distincts du réalisme, en utilisant la grille du quichottisme, concept littéraire qui explore l’influence du roman de Cervantès Don Quichotte et les pérégrinations du Chevalier à la Triste Figure dans la littérature. La mise en regard des nouvelles et d’un roman mettant en scène les extravagances d’un vieux fou à qui la lecture des livres de chevalerie a tourné la tête et brouillé la vision permet de rendre compte du décalage entre le réel et la perception qu’en ont les personnages dans les nouvelles. La confrontation n’est pas purement thématique. Il s’avère que d’un point de vue structurel, les jeux de miroirs, l’enchâssement des récits, les antithèses présentes à tous niveaux dans les nouvelles se font l’écho des stratégies mises en place par Cervantès pour manipuler son lecteur et démontrer sa maîtrise virtuose du récit. Or Wharton et Lewis sont eux aussi soucieux de dominer à travers leurs œuvres une modernité américaine déroutante, où le brouillage des frontières suscite fascination et rejet. La figure de don Quichotte, présente dès l’émergence de la nation puis de la littérature américaine, s’avère apte à incarner les contradictions que les auteurs perçoivent dans leur société, ainsi que leur propre rapport aux États-Unis de leur temps.