Thèse soutenue

Transcription de Garin de Monglane à partir du manuscrit du XIVe siècle Royal 20 DXI de la British Library : description méthodique et analyses linguistiques (volume I) ; transcription des 12590 vers de la copie de Londres (volume II) ; notes, glossaire, table des noms propres (volume III)

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Auteur / Autrice : Laurent Balon
Direction : Nelly Andrieux-Reix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 3

Résumé

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L’objectif de cette étude est double : faire connaître un texte encore non édité à partir de la transcription la plus fidèle possible d’un manuscrit sélectionné comme un témoin historique authentique au plan de l’histoire littéraire mais aussi d’un état de langue donné. La transcription méthodique du texte sert donc à mettre au jour certaines pratiques linguistiques du copiste. On y observe des usages graphiques qui dépassent la fonction phonogrammique, reconnue comme primordiale à l’origine, pour atteindre à un usage morphogrammique mis en valeur par des graphies spécifiques faisant apparaître la récurrence de morphèmes grammaticaux et lexicaux ; d’autre part, des micro-systèmes apparaissent à travers l’emploi original des séquences et des segmentations graphiques qui, dans ce manuscrit, procèdent bien souvent d’un geste réflexif. Ces observations conduisent à penser qu’une « grammaire » du français remonte au-delà du XVe siècle. On décèlerait ainsi chez ce copiste une amorce de réflexion grammaticale sur la procédure de « mise en texte » de son manuscrit qui annoncerait la « mise en théorie » du français, caractéristique du XVe et surtout du XVIe siècles. Alors qu’il se situe bien antérieurement à toute forme de norme prescriptive, ce manuscrit, qui à côté d’usages linguistiques plus traditionnels (XIIe-XIIIe siècles) met en place un certain nombre de micro-systèmes tant dans le fonctionnement des graphies que dans celui des séquences graphiques, n’en annonce pas moins quelques uns des principes qui conduiront à la codification standardisée du français. De ce point de vue, il permet de déceler l’existence d’un continuum dans l’histoire des pratiques manuscrites du français, inscrivant cette étude dans les perspectives de la recherche contemporaine sur la Diachronie du français.