Le personnage dans le théâtre de Witold Gombrowicz
Auteur / Autrice : | Krystyna Maslowski |
Direction : | Jean-Pierre Sarrazac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La théâtralité travaille l’œuvre entière de Witold Gombrowicz, elle est à la base de sa dialectique sur la Forme et l’immaturité, elle est la source de sa vision de l’homme artificiel, de l’homme-acteur. L’étude du personnage dans son œuvre dramatique apparaît comme le meilleur moyen d’appréhender, par le geste singulier de l’auteur, à la fois la mise en doute du personnage caractéristique de l’ensemble du théâtre moderne depuis la fin du XIXème siècle, ainsi que la représentation que l’homme se fait de lui-même dans le désert d’un monde dénué de sens. Les personnages gombrowicziens réduits à des voix, à des silhouettes, sortes de figures ou de créatures grotesques ne renvoient plus à des « caractères », ils ne reflètent pas un être individualisé, une entité psychologique et morale. Sortes de spectres, projections de la subjectivité exacerbée du protagoniste, ces fantoches nous font pénétrer dans le monodrame polyphonique de l’homme sans Dieu. Mais si le protagoniste déforme les autres personnages en les réduisant à des doubles, il est également déformé par eux et par la situation dramatique. Nous sommes ainsi en présence d’un théâtre du moi qui renvoie au théâtre du monde, au jeu de rôles, à la ronde des masques, à la déformation perpétuelle des hommes-acteurs. Pourtant, malgré les duels, les meurtres, les stratégies de manipulations mises en scène, ce théâtre semble inviter le lecteur-spectateur à la régénérescence d’un désir de fraternité de l’homme n’existant qu’envers et pour l’homme. Il propose finalement, par le biais du personnage dramatique, la célébration ludique de l’humaine théâtralité, du sujet relationnel, de l’homme rhapsodique moderne.