Les chemins qui mènent vers la réalité : une lecture anthropologique de l'oeuvre de Natalia Ginzburg
Auteur / Autrice : | Chiara Ruffinengo |
Direction : | Jean-Charles Vegliante |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études italiennes |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les figures d’opposition, que les anthropologues avaient empruntées à la linguistique pour analyser les sujets fondamentaux, sont une prérogative de l’écriture de Natalia Ginzburg, de leur simple juxtaposition à des combinaisons plus élaborées. Toutefois, bien que les mots ginzburguiens s’organisent souvent selon une stratégie dualiste, cet effort classificatoire se heurte, tôt ou tard, avec des intromissions et des inversions, qui finissent par invalider les couples (sémantiques, lexicaux) proposés au départ dans un certain ordre symétrique. Afin de donner une lecture, et donc un sens, à ces dépaysements dans l’écriture ginzburguienne, la perspective anthropologique s’avère particulièrement adaptée à sonder la fonction profonde du système d’opposition, qui ne correspond pas à une classification des couples antagonistes, mais à la présence oblique d’un substrat d’ambivalences, de désordres, de points obscurs entre les deux pôles et au-delà. Le chemin méthodologique de notre thèse se construit préalablement à travers une analyse des rapprochements et des divergences entre littérature et anthropologie, ainsi que de leurs problématiques communes (l’écriture, la réalité) ; il poursuit en explorant deux couples d’opposition ginzburguiennes : la casa-espace du dehors et la réalité-irréalité. En abordant ces figures selon des perspectives plurielles, comme du point de vue de frontières perméables et des strates sous-jacentes, on s’aperçoit que leur dualisme est une illusion, ou plutôt un prétexte, à savoir un niveau factice et provisoire, qui masque par sa surface le véritable sens caché en profondeur.