L'écriture du temps dans les nouvelles de Raymond Carver
Auteur / Autrice : | Laetitia Naly |
Direction : | Marie-Christine Lemardeley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Face aux nouvelles de Raymond Carver, les variations rhétoriques d’un recueil à l’autre importent peu : la perplexité du lecteur face à des récits dont les trames narratives servent littéralement de prétextes est constante, ce qui accrédite l’idée d’un lien polémique entre action et récit, en d’autres termes entre le temps et son écriture. Cette étude, qui porte sur l’ensemble des nouvelles de l’auteur, prend pour objet cette tension. « L’écriture du temps », si elle est au sens strict un oxymore, est également l’une des prérogatives de la littérature : il s’agira, au fil de cette thèse, de préciser les termes de cette équation. L’étude de « l’Amérique de Carver » dans ce qu’elle a de familier et de réfractaire, s’impose en premier lieu. Outre la convocation d’un univers fictif, l’écriture du temps désigne, plus radicalement, une logique de l’action, une poétique du drame et avec elle, l’organisation thématique, rhétorique et syntaxique des récits. A rebours de la modernité littéraire, l’action y détermine les personnages. C’est ainsi qu’en permettant l’avènement d’un temps sujet dans les deux sens du terme, les nouvelles de Carver ne proposent pas uniquement l’expérience temporelle inhérente à la lecture du texte de fiction, mais une expérience du temps.