Thèse soutenue

Sympathie et interaction : une lecture croisée de David Hume et Erving Goffman

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Auteur / Autrice : Céline Bonicco
Direction : Laurent Jaffro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Cette étude se propose de montrer comment le concept humien de sympathie constitue le principe d'explication de l'unité d'analyse minutieusement explorée par Erving Goffman : l'interaction. Elle se donne pour tache d'explorer une pensée du social en germe dans la philosophie de Hume et qui s'épanouit dans la sociologie de Goffman. Il ne s'agit pas simplement de retracer la généalogie d'une certaine sociologie de l'action mais d'en mettre au jour les prémisses conceptuelles et les implications théoriques, grâce à la redécouverte de la radicalité philosophique du concept humien. Dans une première partie, nous établissons la filiation entre la sympathie et l'interaction telle qu'elle est introduite par Robert Ezra Park dans la sociologie américaine, et nous pointons son oubli par ses héritiers, notamment par Goffman. Dans une seconde partie. Nous montrons que l'intervention dans une explication sociologique d'un principe psychologique comme la sympathie ne conduit nullement à nier la spécificité du social mais révèle au contraire le caractère non exclusivement individuel d'une partie du psychisme. Dans une troisième partie, nous étudions comment l'évolution de l’œuvre de Goffman rend compte de l'insuffisance d'un concept d'interaction uniquement descriptif, et comment le recours à la sympathie humienne permet d'expliquer son fonctionnement. Enfin, nous analysons comment la sociologie de I'interaction éclairée par son origine philosophique contribue à résoudre un problème crucial pour la théorie sociale : comment penser le changement social ?