Thèse soutenue

La ligne créatrice, le monumental, la mètis, la trame

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Auteur / Autrice : Anne Gateau
Direction : Éliane Chiron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques et sciences de l'art
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Nous avons étudié tout d'abord la ligne créatrice du point de vue du monumental : la manière dont les artistes se servent de la ligne (séparative du croquis, écriture du journal intime), entre memento et stimuli, caractères notationnels et en filigrane, pour réaliser une oeuvre où se croisent du passé et de l'instantané. Il apparaît que la ligne créatrice est d'abord silencieuse et amnésique: le dessin n'est pas là (Piranesi). Seule l'ombre a été retenue (Delacroix), le livre n'est qu'une simple chose (Proust). Puis, nous avons étudié la ligne créatrice du point de vue de la mètis ou mode d'appréhension rusé du réel, et la manière dont les artistes se servent du réel à portée de leur main (fragments, rebuts, bribes de bois, de papier, de ville) entre artifices, machinations et manipulations des lois architectoniques, pour réaliser une oeuvre où l'acte de voir et. . De percevoir permet à notre corps de mieux éprouver le silence universel jusques au vertige: cette sculpture est un dessin (Nevelson), ces affiches n'en sont plus (Villeglé), ce pont est en tissu (Christo). Enfin, nous avons étudié la ligne créatrice du point de vue de la trame, lorsqu'il apparaît que le temps et l'espace, la volonté et l'oubli, l'habituel et le réel s'imbriquent dans l'oeuvre : lorsque les artistes tissent ensemble des ondes électromagnétiques, de l'imaginaire, du quotidien pour créer une continuité corporelle dans la discontinuité du réel, et nous font vivre une experience involontaire grâce au vide et au silence de la ligne: la nuit est parcourue d'ondes lumineuses (Turrell), le corridor ressemble au cloître (Ballet), notre salon est la loge du monde (Zittel).