Neurotoxicité du principe actif d'un herbicide à large spectre, le glufosinate d'ammonium, chez la souris
Auteur / Autrice : | André-Guilhem Calas |
Direction : | Jacques Pichon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le glufosinate d’ammonium (GLA) est le principe actif d’un herbicide à large spectre. Son utilisation tend à s’accroître avec le développement des cultures transgéniques résistantes à cet herbicide, entraînant une augmentation de l'exposition des agriculteurs au GLA, à de faibles doses mais sur des périodes prolongées. L’action herbicide du GLA s’effectue par inhibition de la glutamine synthétase (GS) végétale. Cette enzyme, est également présente dans le système nerveux central des mammifères où elle joue un rôle primordial dans l’homéostasie du principal neurotransmetteur excitateur, le glutamate. Dans le cas d’intoxication aiguë chez l’Homme, le GLA induit des convulsions. Au cours de ce travail, nous avons tenté d’établir, sur le modèle souris, l’origine de ces convulsions et les autres conséquences cérébrales du traitement. L’évolution spatio-temporelle de l’activation de la protéine Fos semble attribuer l’origine des convulsions induites par le GLA (75 mg/kg) au gyrus denté. Les crises d’épilepsie induites par le GLA sont suivies de dégénérescence neuronale et d’une réaction microgliale 24 h après l’injection de GLA ainsi que d’une astrogliose à 15 j. Le diazepam arrête les crises d’épilepsie et prévient la neurodégénérescence mais n’empêche par la réaction gliale. Dans la deuxième partie de mes travaux de thèse, nous nous sommes intéressé au GLA en tant qu’herbicide pouvant présenter un risque en termes de santé publique. Nous avons évalué les effets neurotoxiques d’un traitement chronique à faibles doses de GLA. Un tel traitement induit chez les souris un léger déficit d’apprentissage spatial observé dans le test du labyrinthe radiaire. Par ailleurs, l’étude IRM associée à une analyse de texture montre que la structure de l’hippocampe est altérée. Cette altération peut être corrélée avec les changements métaboliques observés tels que l’activation de la GS. Ces résultats plaident en faveur d’un effet neuroactif du GLA.