Thèse soutenue

Activité et typologie des déplacements de poissons coralliens dans un habitat fragmenté : Application aux réserves marines de Nouvelle-Calédonie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Olivier Chateau
Direction : Laurent Wantiez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie et biologie marine
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Nouvelle Calédonie

Mots clés

FR

Résumé

FR

La télémétrie acoustique a été utilisée pour étudier les patterns de déplacement de 4 espèces de poissons dans un habitat corallien en Nouvelle-Calédonie (45 poissons: Epinephelus maculatus, Plectropomus leopardus, Chlorurus microrhinos et Scarus ghobban). La zone d'étude inclue une réserve marine et 2 récifs non protégés séparés par 900 à 2000 m de fonds meubles lagonaires. Les poissons ont été detéctés de quelques heures à 531 jours. 60% des individus ont été détectés moins de la moitié de leur période de suivi théorique (375 jours). Pendant la durée de l'expérience, la majorité des poissons ont montré des périodes de fidélités au site. Cependant, seules 40. 5% de ces périodes ont duré plus de 3 mois. Contrairement à ce qui était attendu, la majorité des individus ont présenté des patterns de mouvements dispersifs tant à l'échelle de la réserve qu'à l'échelle de la zone d'étude (3 récifs) : déplacements post-réintroduction (6 cas de homing), excursion, migration, relocalisation et haut niveau de déplacement. Si l'on exclut les déplacements post réintroduction qui ont probablement été induis par le protocole expérimental, 62 % des individus ont montré un comportement dispersif, allant d'une simple excursion intra-récif (quelques centaines de mètres) à une relocalisation sur un récif situé à 6 km. 20% des poissons ont réalisé des changements de récifs. Ces résultats indiquent que les populations des 3 récifs étudiés sont connectées malgré la fragmentation et que la réserve marine de l'îlot Larégnère pourrait soutenir la zone pêchée sur plusieurs kilomètres par spillover. En revanche, les patterns de déplacements identifiés montrent que le dimensionnement actuel de la réserve ne protégereait pas de façon optimale les populations des espèces étudiées et que de plus grandes réserves incluant plusieurs récifs, des fonds meubles lagonaires et des sites de pontes seraient nécessaires pour augmenter de manière pérenne le niveau des peuplements à l'intérieur de la zone protégée. L'importance des différences intraspécifiques par rapport aux différences taxonomiques confirme qu'une grande plasticité phénotypique existe chez les poissons et suggèrent que les politiques de gestion fondées sur l'hypothèse d'un comportement homogène au sein d'une population sont inappropiées à une échelle spatio-temporelle moyenne.