Thèse soutenue

Croniques et conquestes de Charlemaine : tradition et originalité

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Auteur / Autrice : Valérie Guyen-Croquez
Direction : Bernard Guidot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises
Date : Soutenance le 28/03/2008
Etablissement(s) : Nancy 2
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Temps, Sociétés (LTS) (Nancy-Metz)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : François Suard, Jean-Claude Vallecalle, Muriel Ott, Jean Maurice

Résumé

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Dans les Croniques et Conquestes de Charlemaine (achevées en 1458), David Aubert, issu d’une famille de fonctionnaires lettrés attachés à la cour de Bourgogne, compile chroniques et chansons de geste mettant en scène Charlemagne. Longtemps cette œuvre a été perçue comme un assemblage de textes hétéroclites, illustration de la littérature de la cour de Philippe le Bon, chantant des valeurs chevaleresques appelées à disparaître. Derrière des apparences assez ternes au premier abord, David Aubert se révèle un auteur rigoureux. Il ne perd jamais de vue son sujet : Charlemagne. Il donne à son œuvre une architecture forte et cohérente grâce à son art de la conjointure. Sa prose est variée : si elle reste majoritairement concise, voire nerveuse, elle peut se développer en cadences majeures, à la musique majestueuse. La diversité de son écriture en fait un créateur original. Mais plus encore c’est son attitude vis-à-vis des sources qui constitue sa spécificité : il en joue avec désinvolture, s’autorise des innovations tout en puisant dans la matière épique traditionnelle, sollicitant en définitive le lecteur dans un nouveau pacte de lecture plein de connivences. Cet appel au lecteur éclaire d’un jour nouveau cette œuvre en mettant en lumière, au-delà du désenchantement et de la mélancolie d’une époque chevaleresque révolue, la revendication nouvelle d’un plaisir de lecture fondé sur la complicité entre l’auteur et le lecteur.