La mixité sociale : entre notion magique et valeur fondatrice de l'urbanité contemporaine. Enseignements des terrains de l'urbaniste : approches localisées dans l'agglomération de Montpellier
Auteur / Autrice : | Laurence Porte-Masson |
Direction : | Jean-Paul Volle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie et aménagement |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
La mixité sociale a été introduite progressivement dans les lois portant sur le logement, la politique de la ville et l'urbanisme. Son intérêt est pourtant discuté principalement en sociologie et géographie. Au mieux, elle serait une notion magique. Grâce à sa pratique d'urbaniste, l'auteur peut témoigner de situations diverses de mixité sociale dans l'espace habité de la ville et qu'elle peut y faire l'objet de revendications. Dans l'exemple de Montpellier, la localisation résidentielle des ménages montre qu'ils sont en réalité fortement contraints par les disponibilités de revenus pour l'accession à la propriété et par les garanties exigées aux locataires. La faible différenciation morphologique du parc immobilier entraîne leur localisation à une distance du centre ville fonction de leurs revenus ou de ces garanties et donc une homogénéisation apparente de la distribution des populations. A la question de l'échelle du territoire, s'ajoute la dimension du temps par le caractère constamment mobile des individus et des groupes sociaux. La ville signifie mélange, mais les habitants de la ville contemporaine ne sauraient être réduits à une caractéristique sociale dominante que leur assignation à une localisation rend plus visible et réductrice quand médiatisation tient lieu de connaissance de l'autre, distant, éloigné. L'analyse des formes contemporaines de la ville métropolisée, et une approche empathique des motivations des habitants, indiquent que le refus de certaines de ces formes ne valent pas automatiquement rejet de leurs habitants. Mais l'habitat, soit le logement dans son environnement, offre refuge et valeur espérée stable alors que le travail n'assure plus qu'une position transitoire et fragilisée. D'où un appel à reconsidérer les notions de proximité et de quartier et à prendre garde à une vision radicale et culpabilisatrice de cette nouvelle ville au rique de ne pouvoir en améliorer l'urbanité.