Dynamique passée et future de la végétation au Liban depuis la fin du Pléistocène (c. 15000 cal. BP)
Auteur / Autrice : | Lara Hajar |
Direction : | Rachid Cheddadi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations et écologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Montpellier 2 |
Résumé
Cette étude paléoenvironnementale a été effectuée dans le but de : 1) comprendre la dynamique de la végétation en réponse aux changements climatiques depuis la fin de la dernière période glaciaire 2) mettre en évidence l'influence de l'Homme sur la végétation 3) évaluer l'influence des changements climatiques futurs sur Cedrus libani. La dynamique de la végétation au Liban suit le schéma observé en Méditerranée Orientale. En effet, une expansion des forêts de chênes décidus et de cèdres est enregistrée pendant le Bølling/Allerød et l'Holocène alors que pendant le Dryas récent des steppes à Chenopodiaceae et Artemisia se développent. Une phase de déforestation sur le Mont Liban, mise en évidence grâce aux données palynologiques et archéologiques, montre que l'Homme a eu une influence importante sur la végétation au Liban depuis le début de l'Holocène (c. 8000 cal. BP). Le pastoralisme semble s'être développé aux alentours de c. 3200 cal. BP dans la plaine de la Bekaa alors que le début de la déforestation de l'Anti-Liban n'est enregistré que depuis la période Romaine (c. 2000 cal. BP). Ces résultats sont en accord avec les résultats en Méditerranée Orientale où l'impact de l'Homme semble s'être développé beaucoup plus tôt en Israël, au Liban et en Syrie qu'en Turquie. Ces premiers résultats ont permis de montrer que la végétation au Liban est très affectée par les changements climatiques et par l'impact de l'Homme et qu'elle sera probablement affectée par les changements climatiques futurs. Afin de comprendre comment ces changements climatiques affecteront la végétation, l'utilisation d'un modèle dynamique de végétation (le modèle CARAIB) a permis de simuler la distribution des forêts de Cedrus libani au Liban selon 3 scénarios climatiques (B1, A1B et A2). Ces simulations montrent que l'aire de distribution du cèdre sera plus restreinte pour tous les scénarios considérés. Malgré le fait que certaines forêts pourront être conservées jusqu'aux années 2100, une migration du cèdre sera nécessaire dans des zones à altitudes plus élevées. Cependant, aux vues des vitesses de changement climatique prédites, et des vitesses de migration nécessaires, une transplantation des populations de Cedrus libani dans des zones adaptées paraît nécessaire