Dynamique et évolution des métapopulations chez les plantes : l'exemple de Crepis sancta (Asteraceae) en milieu urbain
Auteur / Autrice : | Antoine Dornier |
Direction : | Olivier Cheptou, John D. Thompson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations et écologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Montpellier 2 |
Résumé
L'hétérogénéité du milieu conduit à une structuration spatiale des populations à une certaine échelle spatio-temporelle. Ces populations expérimentent des extinctions qui sont contrebalancées par des colonisations. Cette dynamique en métapopulation conditionne la viabilité d'une espèce et la distribution spatiale au sein d'un paysage. En outre, la structure en métapopulation induit des pressions de sélection spécifiques par comparaison à une grande population unique, notamment du fait du caractère transitoire des populations locales. Les petites populations transitoires de Crepis sancta (Asteraceae) aux pieds des arbres d'alignements en milieu urbain ont été étudiées afin d'analyser la dynamique en métapopulation de cette espèce. A l'aide de données d'occupation obtenues sur 4 ans, nous avons paramétré un modèle de métapopulation spatialement réaliste. Parallèlement, l'utilisation de marqueurs génétiques a permis de caractériser les processus de dispersion (pollen/graines). Les déterminants des processus d'extinction, notamment, le rôle de la taille des populations, de la consanguinité et de la connectivité ont été étudiés. Enfin, les conséquences des densités hétérogènes sur l'évolution des systèmes de reproduction ont été étudiées d'un point de vue théorique et expérimental. Nous montrons que l'approche en métapopulation permet de déterminer deux grands types de dynamiques au sein des patchs : soit une dynamique qui repose sur une dispersion locale limitée soit une dynamique qui repose sur une dispersion externe. De manière inattendue de nombreuses graines ne sont pas issues de reproduction locale et pourraient provenir d'une banque de graines dont le rôle reste à étudier. Nous montrons que les processus d'extinction reposent sur des facteurs démographiques et que la dispersion peut diminuer les risques d'extinction. Enfin, nous mettons en évidence l'importance du contexte démographique et de la limitation en pollen dans les processus d'évolution des régimes de reproduction. Nous mettons en évidence la présence d'un effet Allee et nous analysons de manière théorique ses effets sur la sélection de l'autofécondation dans une métapopulation