Thèse soutenue

Contaminants ochratoxinogènes du raisin : biodiversité et facteurs de toxinogénèse

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Cheewanun Dachoupakan
Direction : Sabine GalindoJean-Claude Baccou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie. Microbiogie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Montpellier 2

Résumé

FR  |  
EN

La filière viti-vinicole, notamment en région Languedoc-Roussillon, est touchée par la problématique Ochratoxine A (OTA). L'ochratoxine A est une toxine fongique néphrotoxique, neurotoxique, cancérogène et tératogène. Le vin est considéré comme le second contributeur à l'ingestion de cette toxine dans l'alimentation derrière les céréales. De ce fait, la réglementation européenne a fixé la limite maximale de teneur en OTA des vins et jus de raisins à 2 µg/Kg. La production de toxine est due à des contaminations du raisin par des souches fongiques d'Aspergillus section Nigri. Pour aider à lutter contre ce problème, la biodiversité fongique des raisins et la toxinogenèse des contaminants identifiés ainsi que la teneur en toxine des jus de raisins ont été caractérisées et suivies pour 4 années de récolte sur différentes zones géographiques, différents cépages et en fonction du traitement de la vigne. Un traitement naturel agissant comme stimulateur des défenses a été comparé à un traitement chimique pour assurer la protection sanitaire du raisin et du vin contre les contaminants fongiques ochratoxinogènes. Les principaux résultats ont permis de montrer une diversité importante des souches fongiques selon le cépage, le traitement, la région géographique et l'année de récolte. Grâce au traitement biologique une réduction maximale de 50 à 80 % du taux d'OTA est obtenue sur 60% des échantillons des jus de raisin et des vins. Afin de comprendre et expliquer les mécanismes mis en jeu dans l'action des traitements alternatifs, des analyses de composition des raisins et des composés volatils des feuilles ont été réalisées. La production des feuilles et des fruits peut, en effet, être modifiée par stimulation des défenses naturelles et peut engendrer la production de facteurs de sélection ou d'inhibition de la croissance fongique ou de la toxinogenèse. Les résultats préliminaires obtenus laissent voir qu'il y a, en effet, une action au niveau des raisins traités biologiquement qui ont des peaux plus épaisses et des teneurs en acides différentes des raisins traités chimiquement, ce qui pourrait gêner la pénétration des moisissures dans les baies et leur toxinogenèse. De plus, des différences de composition et teneur en composés volatils des feuilles issues des 2 types de traitement sont observées, avec notamment des teneurs en aldéhydes plus élevées après stimulation des défenses de la plante. Certains de ces composés pourraient avoir une action antifongique se traduisant par une diminution de la croissance et de la toxinogenèse des contaminants ochratoxinogènes