Thèse soutenue

Marier les destins : une ethnocritique des Misérables de Victor Hugo

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Auteur / Autrice : Guillaume Drouet
Direction : Jean-Marie Privat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises
Date : Soutenance le 29/11/2008
Etablissement(s) : Metz
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Perspectives Interculturelles : Ecrits, Médias, Espaces, Sociétés (PIEMES) (Metz-Nancy)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELTED - Centre d'études Linguistiques des Textes Et des Discours - EA 3474
Jury : Président / Présidente : Pierre Laforgue
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Alexandre, Nicole Belmont, Paule Petitier

Résumé

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L’étude ethnocritique des « Misérables » propose une relecture de l’œuvre de Victor Hugo en articulant une poétique des textes littéraires et une anthropologie du symbolique. Elle envisage le roman à travers le prisme d’un embrayeur culturel séminal : l’insulte proférée par une dignoise qui traite Jean Valjean de « tso-maraude ! ». Cette expression - « chat de maraude » selon le narrateur – appartient au patois des Hautes-Alpes françaises et possède en effet une sémantique complexe : un tso-maraude c’est une sorte de croquemitaine, un marieur, un armièr (un messager des âmes) et un berger. Homme pluriel, Jean Valjean semble déployer toutes les facettes de ces différentes figures ; il apparaît ainsi comme un véritable passeur qui médiatise les relations entre les adultes et enfants, hommes et femmes, vivants et morts, entre le sauvage et le domestique. Le rapprochement du héros des « Misérables » et du tso-maraude permet de lire le destin de Jean Valjean comme une tentative originale d’appropriation de certaines formes de culture populaire. Mais l’étude du système des personnages (Fantine, Cosette, Marius, Gillenormand…) met surtout en évidence la polyphonie culturelle de l’œuvre (le verbe hugolien synthétise et syncrétise à sa façon les tensions et interactions entre culture populaire rurale et culture bourgeoise urbaine, entre culture universelle et mythique, culture locale et historique, etc.). Jean Valjean, en mariant les destins et les cultures, propose une solution originale au problème central des « Misérables » : décrire et raconter l’avènement du peuple