Thèse soutenue

La répression politique devant les tribunaux de l’Etat français : Lyon, 1940-1944

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Auteur / Autrice : Virginie Sansico
Direction : Laurent Douzou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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De son instauration en juillet 1940 à son effondrement quatre ans plus tard, le régime de Vichy n’a eu de cesse de mobiliser la Justice afin d’en faire un instrument de répression au service de ses objectifs politiques. Au cœur du dispositif se trouve le tribunal correctionnel, autour duquel est peu à peu créé un maillage de juridictions d’exception au fonctionnement et aux compétences variés et évolutifs, tels les sections spéciales, le tribunal d’Etat ou les cours martiales. S’y trouvent confrontés tant les ennemis naturels de Vichy, communistes et Juifs, que les éléments jugés déstabilisateurs pour le régime, tels les auteurs de délits d’opinion ou encore les réfractaires au travail obligatoire, et surtout, en nombre croissant, les résistants. L’évolution de ce système répressif se caractérise par une radicalisation progressive. Elle est la fois le fruit d’une logique propre à l’Etat français et d’une adaptation au contexte international. Elle est en outre la conséquence de la montée des oppositions et de la radicalisation de leurs méthodes d’action. Ces différents paramètres amènent le régime de Vichy à accroître les sanctions encourues devant les juridictions répressives tout en restreignant les échappatoires légales. Par ailleurs, l’insatisfaction des autorités face à une action jugée toujours insuffisante des magistrats professionnels les conduit à introduire peu à peu dans le dispositif en place des « juges » non professionnels, choisis sur des critères politiques. Ayant hérité du cadre judiciaire de la troisième République duquel il s’est tout d’abord accommodé, l’Etat français l’a progressivement remodelé, lui donnant ainsi une identité politique nouvelle.