Le « Secret de bien lire » : Morales de la lecture en France au XVIIe siècle (1626-1685)
Auteur / Autrice : | Aude Volpilhac |
Direction : | Laurent Thirouin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Partenaire(s) de recherche : | Entreprise : Groupe Renaissance et âge classique (UMR 5037) |
Résumé
Les discours normatifs sur la lecture se multiplient au XVIIe siècle. L'inquiétude suscitée par la prolifération des « méchants livres » et par l’apparition de nouveaux publics dont on déplore l'incompétence est renforcée par la critique épistémologique de la lecture inaugurée par le cartésianisme. En même temps que s'établissent des catalogues qui prétendent décider de la valeur des livres s'élaborent des taxinomies de bons et de mauvais lecteurs qui visent à prévenir toute forme d’abus. La critique des livres se déporte alors spontanément sur celle du lecteur. L’on s’interroge ainsi sur sa compétence et sur sa part de responsabilité, qu’il s’agisse de la lecture sacrée, de la lecture savante ou de la lecture de divertissement. Pourtant, de nombreux auteurs s’efforcent de poser les fondements d’une réformation de la lecture qui procède de la nécessaire articulation de la connaissance de l’œuvre et de la connaissance de soi-même. Tous les discours prescriptifs convergent vers l’édification d’un modèle de lecture méditative où le jugement joue un rôle essentiel. L'exercice de la lecture y est apparenté à la faculté de juger, tant parce qu’il doit participer à l'apprentissage de l’art de penser que parce qu’il doit permettre à chacun d’élaborer ses propres règles de vie. Mais d’un côté, l’on accentue la dimension spirituelle et religieuse en fondant une herméneutique inspirée de saint Augustin, de l’autre est mis en valeur le rôle primordial qu’y jouent la raison et les lumières naturelles.