Déconstruction et reconstruction de l'image mythologique chez le peintre de Darius
Auteur / Autrice : | Thomas Morard |
Direction : | Jean-Marc Moret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, Histoire et Civilisation des mondes anciens |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Maison de l'Orient méditerranéen (Lyon) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Un groupe de vases apuliens présentent, comme décor, deux frises superposées : celle du haut réservée aux divinités, celle du bas aux humains, c’est-à-dire aux héros du mythe. Ce type de composition n’a cessé d’intriguer les archéologues depuis le XIXe siècle. Plus grave : l’action, dans les deux bandeaux, semble inexistante, et les liens entre le haut et le bas ne se repèrent pas aisément. L’appellation de divinités spectatrices s’est assez tôt imposée pour les figures de la frise supérieure, tant il est vrai que ces entités divines paraissent détachées des préoccupations humaines. Parallèlement, l’apparente inaction des personnages du bandeau inférieur s’est révélé un véritable casse-tête pour certains interprètes. Ce type de décor s’est imposé dans les ateliers d’Italie méridionale : quelques peintres apuliens ont produit, dans la seconde moitié du IVe siècle av. J. -C. , les exemplaires les plus remarquables. Le Peintre de Darius a fait de ces deux bandeaux superposés une de ses spécialités. L’arbitraire, voire l’incohérence, règnent dans ces compositions, sans qu’on comprenne de prime abord pourquoi. Non seulement le nombre de divinités du registre supérieur varie de un à neuf, mais les identités choisies semblent aussi découler du libre arbitre des imagiers. Preuve en soit les images illustrant le même mythe, parfois de la main du même décorateur, et où cependant l’appareil divin est entièrement différent. Le but de cette thèse est de démonter le mécanisme des deux bandeaux, pour reconstruire le véritable fonctionnement de l’image. Notre visée sera d’abord de comprendre les raisons qui ont poussé les peintres de vases apuliens à choisir ce système de composition particulier. Mais pourquoi déconstruction ? Présenter un épisode mythologique, en supprimant toute action, en séparant radicalement les protagonistes, les dieux d’une part, les humains d’autre part, et en montrant les figures disposées les unes à côtés des autres, n’est-ce pas détruire l’image mythologique telle qu’on l’avait représentée depuis trois siècles ?