''De furore Berserkico'' : les guerriers-fauves dans la Scandinavie ancienne : de l'âge de Vendel aux Vikings : VIème-XIème siècle
Auteur / Autrice : | Vincent Samson |
Direction : | Stéphane Lebecq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'auteur se propose d'établir l'historicité du phénomène des ''guerriers-fauves'', attesté dans la société scandinave ancienne du VIème au XIème siècle. L'expression ''guerrier-fauve'', empruntée à Georges Dumézil, correspond au terme norrois bersekr (plur. Berserkir). Dans les textes médiévaux, ce mot désigne un combattant d'une vigueur exceptionnelle, redouté pour ses accès de fureur irrépressibles (berserksgangr). D'après Snorri Sturluson, le comportement des guerriers-fauves repose sur les pouvoirs attribués dans la mythologie du Nord au dieu Odin. L'examen des sources écrites, corroboré par le témoignage du matériel archéologique, permet de relier cette tradition martiale aux croyances religieuses répandues dans les milieux aristocratiques. L'auteur aborde en premier lieu les questions étymologiques, avant d'étudier l'ensemble de la documentation historiographique, juridique et littéraire. La lecture critique du Haraldskvœđi (''Chant [en l'honneur] de Harald''), considéré comme une source primaire, revêt alors une importance particulière. L'enquête vise à produire une interprétation cohérente du phénomène, assez différente des stéréotypes répandus dans la littérature islandaise (où le guerrier-fauve se trouve fréquemment décrit comme un bandit de grands chemins) : la date de rédaction des premières sagas s'avère largement postérieure aux faits décrits. L'étude de l'iconographie germanique et de la documentation épigraphique vient confirmer les conclusions de cette analyse : le phénomène des berserkir s'inscrit dans le cadre du compagnonnage guerrier de l'époque païenne, et présente des liens étroits avec les aspects sacrés de la fonction souveraine