Thèse soutenue

La tradition coutumière albanaise dans le cadre du mouvement de transition (1990-2007) : La vendetta

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Auteur / Autrice : Albana Subashi
Direction : Odile Daniel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, société, civilisation
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris, INALCO

Résumé

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Le droit coutumier albanais a réglé la vie des régions des montagnes du Nord et de certaines régions du Sud, pendant la domination ottomane, en imposant une structure sociale basée sur la famille et le clan. L’Empire ottoman a toléré la vendetta, la lutte contre celle-ci est apparue avec la création d’un Etat albanais indépendant, surtout pendant le règne du roi Zog. La dictature d’Enver Hoxha a mené une lutte sans merci contre le coutumier en général et la vendetta en particulier. La vendetta est restée à l’état de braise sous les cendres de l’idéologie communiste. Après la chute du communisme, la vendetta revint. L’Albanie sortit du communisme pauvre, sans repère ; la criminalité gagna du terrain : la Police et la Justice héritées de communisme n’étaient préparées à faire face à cette situation. Le chômage et la pauvreté, conséquences de la thérapie de choc, ont été sources de conflits que l’Etat n’a pas pu gérer. Le chaos de 1997, l’effondrement total des institutions, l’armement de la population obligent les gens à se retourner vers le droit coutumier. La vendetta s’étend dans les plaines et les villes avec les mouvements de population descendant de la montagne vers les métropoles. La claustration des familles craignant la vendetta reste un problème. L’Etat n’a réalisé l’ampleur du problème que tardivement. Il a compté sur l’activité d’ONG de médiation qui ont eu mains libres à tel point que l’Etat ne contrôlait plus la situation. Ses efforts sont limités dans le cadre juridique et législatif avec le renforcement du Code Pénal. Sans essor économique, sans Etat fort, ni Police efficace et Justice équitable et respectée, la vendetta persistera en Albanie.