L'orthographe du ton en kabiyè au banc d'essai
Auteur / Autrice : | David Roberts |
Direction : | Bernard Caron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études africaines |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le débat sur la représentation orthographique du ton dans les langues africaines a longtemps été dominé par le principe de la biunivocité. Cependant, le fait de marquer le ton intégralement pose de nombreuses difficultés. D'abord, il n'est pas encore clair quel est le niveau d'opacité exigé pour aboutir à une représentation optimale. En outre, une surcharge d'accents est susceptible de déclencher le masquage latéral. Enfin, il est loin d'être évident que le rendement fonctionnel du ton dans bon nombre de ces langues est suffisamment élevé pour justifier une représentation intégrale. C'est pourquoi, dans d'autres langues, on a rejeté les accents avec pour résultat une profusion d'homographes qui entraînent des méprises et des incompréhensions lors de la lecture. Cette thèse suggère qu'il existe une ''troisième voie'', à savoir une approche sémiographique qui met en relief la grammaire. Nous entamerons une analyse fréquentielle et une analyse des méprises de l'orthographe standard du kabiyè (gur, Togo). La résultante graphie grammaticale sera testée contre une graphie tonale dans une expérience quantitative. Le fait que les scripteurs écrivent plus vite et avec plus d'exactitude en graphie grammaticale qu'en graphie tonale suggère que leur conscience innée de la structure morphologique dépasse celle de la phonologie. Ils maîtrisent mieux l'ajout sporadique des caractères complexes dans le tissue de l'orthographe standard que l'ajout intégral des accents simples sur sa partie supérieure. Puisse de telles découvertes ouvrir la porte à une plus grande créativité dans l'élaboration des orthographes des langues africaines par rapport à ce qui est permis dans le cadre de l'analyse phonématique avec son insistance rigide sur la biunivocité.