Thèse soutenue

La fonction présidentielle en Italie (1946-1964)
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Auteur / Autrice : Alessandro Giacone
Direction : Marc Lazar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Lors du référendum du 2 juin 1946, les Italiens se sont prononcés pour la République, qui n’apparaît alors que comme une abstraction. De plus, l’Assemblée constituante ne définit pas précisément le champ d’action du chef de l’État. Après l’expérience de vingt ans de fascisme, les débats en son sein sont dominés par la crainte de l’« homme fort » et le refus du système présidentiel. La présidence de la République naît ainsi comme une institution sous contrainte : l’interprétation qui prévaut à cette époque en fait une institution « au-dessus de la mêlée », qui doit limiter au strict minimum ses interventions sur la scène publique. Or cette lecture de la fonction présidentielle connaît une profonde évolution pendant les quatre mandats d’Enrico De Nicola (1946-1948), de Luigi Einaudi (1948-1955), de Giovanni Gronchi (1955-1962) et d’Antonio Segni (1962-1964). L'analyse de ces quatre présidences met en évidence la politisation croissante de la fonction présidentielle. Loin d'être un spectateur passif, le chef de l’État intervient à la fois sur le plan interne et dans le domaine diplomatique. Son influence varie en fonction de la faiblesse du gouvernement et des rapports qu’il entretient avec le président du Conseil. Dans certains cas particuliers, il parvient à imposer ses candidats et son programme à un Parlement divisé. Enfin, le chef de l’État est l’auteur et l’acteur des cérémonies qui structurent le calendrier civil. Par cette mise en scène de sa fonction et par ses nombreux voyages dans les provinces italiennes (313 visites entre 1946 et 1964), il a certainement été l'un des artisans de l’enracinement progressif de l’idée républicaine en Italie.