Validation expérimentale d'une mesure implicite du préjugé : le test d'associations implicites
Auteur / Autrice : | Maria-Antoneta Popa-Roch |
Direction : | Florian Delmas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie sociale expérimentale |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble, Isère, France ; 1990-2015) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse se situe dans le champ des recherches consacrées à la validité de construit du Test d'Associations Implicites (IAT, Greenwald, McGhee, & Schwartz, 1998), en tant que mesure du préjugé. Bien que ce test soit employé à des fins applicatives et de recherche, les mécanismes qui sous-tendent les effets obtenus (i. E. , effets IAT) ne sont pas encore élucidés. Afin de contribuer à la compréhension des effets IAT de groupe, nous avons mené une démarche de validation expérimentale. Le test IAT que nous avons construit a été adapté au contexte social français où la minorité la plus fréquemment cible de préjugé est celle d’origine maghrébine. Prises ensemble, nos Etudes 2, 3, 4 et 5 ont montré que le potentiel menaçant de la situation de passation de l'IAT, ''transparente'' du point de vue de ses objectifs, serait à même d'augmenter l'effet expérimental. Les Etudes 6 et 7 ont confirmé que les processus attentionnels impliqués dans les tâches de catégorisation binaire peuvent expliquer, au moins partiellement, l'effet IAT indépendamment du construit d'intérêt. Enfin, les résultats des Etudes 8 et 9 sont conformes à l'hypothèse suivante : du fait de l'inclusion du Soi du participant dans l'une des deux catégories sociales cibles de la mesure (i. E. , Français et Maghrébin), la catégorisation des stimuli par référencement au Soi pourrait être un processus heuristique contribuant massivement à la production de l'effet IAT en faveur du groupe d'appartenance. Outre les circonstances de la passation, les propriétés perceptivo-attentionnelles des cibles et l'identité de groupe du répondant, des caractéristiques personnelles telles que l'âge ou le niveau d'études peuvent également contribuer à l'effet IAT (Etude 1). Au terme de ce travail, il s'avère que l'influence de sources multiples dont les contributions respectives restent inconnues hypothèque pour l'instant sérieusement la validité de construit de l'IAT en tant que test diagnostique du préjugé. Pour terminer nous concluons en recommandant que les éventuelles tentatives de validation à venir portent sur l'IAT défini comme un test (versus une procédure), ce qui implique de le mettre à l'épreuve en arrêtant au préalable ce qui le compose (i. E. , le matériel, les consignes, les caractéristiques de la population et les conditions de passation). Qu'il s'agisse d'un test par mesure indirecte ne justifie en rien l'abandon de ce principe méthodologique, bien au contraire.