La pauvreté en Europe
Auteur / Autrice : | Jean-Claude Angelo Lombardo |
Direction : | Michel Vigezzi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Selon certains anthropologues la pauvreté n'existe pas dans les sociétés primitives ni dans les sociétés de don car elle est intégrée. Le phénomène apparaît en Israël, dès le Xe siècle avant J-C, à la suite d'un processus d'expropriation de certains exploitants agricoles. Peu à peu, les sociétés se sont développées tout en restant dépendantes des conditions naturelles, souvent à l'origine d'une pauvreté apparente, mais dont l'assistance la rendait supportable et acceptée par la collectivité. Avec le développement du commerce qui permet aux nations d'avoir des entrées de métaux précieux, facilitant ainsi leur développement industriel, une main-d’œuvre abondante est nécessaire. De plus, avec les évolutions techniques qui améliorent la production agricole et les expropriations, une surpopulation apparaît. Avec le développement de l'industrie, c'est le salariat qui devient la forme dominante de l'organisation sociale et c'est de cette organisation que naît réellement la pauvreté de masse. La pauvreté devient un élément de régulation économique et sociale. L'analyse Classique Libérale s'impose au XIXe siècle. Or, de luttes sociales en luttes sociales, la pensée socialiste et notamment celle de K. Marx fait son chemin et le droit rend le salariat plus humain jusqu'au développement d'une protection sociale. La construction des statuts sociaux à partir de l'emploi stable offre les conditions d'un recul de la pauvreté et le développement d'un certain bien-être. C'est la société keynésienne qui s'impose. Cependant, face à une saturation des marchés internes et une industrialisation qui ne demande qu'à conquérir des marchés extérieurs, l'exigence de compétitivité des entreprises ne va plus dans le sens d'une amélioration des conditions de vie déterminée par l'emploi. L'analyse libérale reprend le dessus. Une certaine déconstruction sociale s'opère avec notamment la remise en cause de l'emploi stable. La pauvreté de masse est donc inhérente au Marché.