Thèse soutenue

Une guerre sans épithète : les troubles des Cévennes au prisme catholique : déchirures civiles et violences de religion (vers 1685 - vers 1710)
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Auteur / Autrice : Chrystel Bernat
Direction : Hubert Bost
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En 1702, en réaction à la persécution religieuse, l’insurrection camisarde inaugure en Bas-Languedoc un temps de troubles civils. L’objet de cette thèse vise à rendre compte d’une révolte qui mute en un conflit dense et polymorphe, et à analyser, à partir des résonances de cet assaut libertaire dans les milieux catholiques, le basculement et l’entrée d’une société en état de guerre. L’étude de ces passions religieuses contraires tend à restituer la déclinaison des duels, l’écheveau des factions et les ramifications d’affrontements qui, en un vaste faisceau de tensions et de rapports de force internes, de visées dissemblables et d’engagements discordants, mettent aux prises instances politiques, clergé et populations civiles, catholiques et protestantes. L’approche donne à voir la multiplicité des violences – physiques, idéelles, langagières, frontales et larvées, criardes et sans éclat –, mais aussi l’imbrication des antagonismes, la diversité des modalités d’affrontements confessionnels et le foisonnement des manifestations de clivage religieux – les déchirures civiles se déclinant en une infinité d’agressions, de marques oppressives et d’oppositions dissemblables qui ne se limitent pas au combat armé ni à la guerre déclarée. À partir d’archives inédites, la thèse postule une reconsidération globale des troubles en incluant un troisième grand acteur proprement civil et en valorisant l’étude d’une guerre en son système, affranchie de sa dualité avec les seuls représentants du pouvoir. De ce défi protestant, sans exemple dans l’histoire post-révocationnaire du royaume, elle interroge l’état du catholicisme méridional arrivé au terme de son insouciance persécutrice.